Pour la France, l'idée est à présent de négocier un accord de défense rénové, fait dans la transparence et débarrassés de clauses secrètes. C'est ce qui s'est passé avec le Togo, le Gabon, le Cameroun, la République centrafricaine ou encore les Comores. Mais pour la Côte d'Ivoire, c'est plus compliqué, car le pays sort tout juste d'une longue crise politique et l'armée française est maintenant appelée à jouer un rôle important dans la réorganisation des forces armées. Il s’agit d’un chantier urgent alors que les exactions commises par les Forces républicaines de Côtes d'Ivoire sont régulièrement dénoncées.
Au plus fort de la crise, près de 1 700 soldats français ont été déployés à Abidjan. Aujourd'hui, ces effectifs sont retombés à environ 900 militaires. Il y a deux ans, le 43e bataillon d'infanterie de marine stationné à Port-Bouët depuis 1978 était virtuellement dissout ; sur le papier, ces effectifs ont été transférés à l'opération Licorne.
Conformément au livre blanc sur la Défense, la France ne devrait pas conserver de base permanente en Côte d'Ivoire, mais seulement une présence d'environ 250 à 300 hommes avec une double orientation : formation des forces africaines et protection des ressortissants français. Cependant, le président Ouattara voudra certainement aller plus loin. Dès son arrivée au pouvoir, il brandissait les risques liés au trafic de drogue et au terrorisme dans la région pour justifier un maintien de l'armée française dans son pays.