Rwanda : perpétuité pour la première femme reconnue coupable de génocide

C’est un verdict qui s’est fait attendre pendant dix ans dans le procès Butare au Tribunal pénal international pour le Rwanda qui siège à Arusha, en Tanzanie. A la barre, six accusés de génocide et crimes contre l’humanité.Deux anciens maires, deux anciens préfets, et Pauline Nyimarasuhuko, l’ancienne ministre de la Famille, seule femme détenue par un tribunal international poursuivie pour génocide et incitation au viol, ainsi que son fils, Shalom Ntahobali. Ces deux derniers ont été condamnés ce vendredi 24 juin 2011 à la prison à vie.

Avec notre correspondante à Nairobi

C’est la première femme condamnée par un tribunal international pour génocide et incitations aux viols. Pauline Nyiramasuhuko, ministre de la Famille pendant le génocide de 1994 au Rwanda, a été condamnée à la prison à vie, tout comme son fils Shalom Ntahobali, accusé dans le même procès, et qui selon l’accusation, a violé des femmes tutsi sous les encouragements de sa mère.

Les deux sont les accusés phare de ce procès. Ils ont été arrêtés en 1997 à Nairobi. Pauline Nyiramasuhuko a été mise en cause très peu de temps après la fin du génocide par les organisations des droits de l’homme, alors qu’elle avait pris la fuite à l’est du Congo avant de rejoindre le Kenya. Elle était devenue une des premières femmes ministres dans les années 90. Farouche antitutsi, elle était une des plus fidèles au parti au pouvoir de l’époque.

Le procès Butare a débuté en juin 2001. Il aura fallu attendre dix ans pour connaître le verdict. C'est le procès le plus long et le plus coûteux de l’histoire du Tribunal pénal international pour le Rwanda.

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