Avec notre correspondante à Nairobi
Le procès Butare a débuté en juin 2001. Il aura fallu attendre dix ans pour connaître le verdict, les débats ont été clos en 2009.
Pourquoi une telle durée, d’abord parce que ce procès collectif contient le plus grand nombre d’accusés. 6 personnes à la barre, deux anciens maires, deux anciens préfets, et l’accusée phare, Pauline Nyimarasuhuko, seule femme détenue par la justice internationale, accusée de génocide et d’incitation aux viols, et enfin son fils Shalom Ntahobali, chef présumé de la milice interahamwe à Butare.
Un nombre record de témoins a été appelé à la barre, et surtout, très rapidement, un conflit d’intérêt entre les accusés a émergé, certains rejetant la responsabilité sur d’autres, semant la confusion du côté de la défense. De plus, les interrogatoires ont été très longs, des témoins experts pouvant rester plus d’un mois dans le box.
Le traitement de témoins à charge a également posé problème, à la suite d’une déposition qui s’est mal déroulé, les associations de rescapés ont interrompu toute collaboration avec le tribunal durant plusieurs mois.