Retour au calme à Dakar au lendemain de violences

Les violentes manifestations du jeudi 23 juin à Dakar et dans certaines localités de l’intérieur du Sénégal ont eu raison du projet de réforme constitutionnelle du gouvernement. Celui-ci devait aboutir à la création d’un ticket présidentiel susceptible d’être élu au premier tour avec 25% des suffrages. Vendredi 24 juin au matin, le calme était revenu dans la capitale sénégalaise.

Avec notre correspondant à Dakar

La situation est revenue à la normale au matin du 24 juin à Dakar après une journée de heurts violents provoqués par une réforme constitutionnelle finalement retirée par le président Abdoulaye Wade. Le texte prévoyait qu'un ticket président-vice-président puisse être élu dès le premier tour de scrutin avec seulement 25% des voix.

Près du marché de Sandaga, les taxis, voitures à bras et charriots des vendeurs de café ont recommencé à se croiser en tous sens, créant les habituels bouchons. La plupart des commerces ont rouvert. Des vendeurs de fruits sont dans les rues. Des enfants vont à l’école.

Autour de l’Assemblée nationale, il reste cependant les cicatrices des affrontements de la veille. Les fenêtres du restaurant des députés ont été brisées par des jets de pierres. Des débris de pare-brise jonchent encore le sol sur les routes environnantes.

Les forces de l’ordre toujours présentes

Le balai des agents de nettoyage a refoulé dans le caniveau les restes de bombes lacrymogènes. Et surtout, les automobilistes doivent contourner les carcasses de plusieurs véhicules calcinés, notamment devant la maison de Farba Senghor, ancien ministre et proche d’Abdoulaye Wade. Certaines grilles du bâtiment ont été mises à terre par les manifestants.

Pas de déploiement spectaculaire des forces de l’ordre, mais celles-ci sont bien présentes. Un véhicule anti-émeute est posté devant le ministère de l’Intérieur, un autre sur le rond-point qui fait face à l’Assemblée.

Alioune Tine va mieux

Le défenseur des droits de l’homme Alioune Tine, agressé pendant la manifestation et qui a dû être hospitalisé, semble aller mieux. C’est en tout cas ce que disent ses collaborateurs. Ils espèrent même sa sortie prochaine de l’hôpital.

Alioune Tine a été attaqué par des hommes de main qui ont pu être identifiés. Les organisations de défense des droits de l’homme sénégalaises entendent donc demander justice. Elles déclarent disposer de suffisamment d’éléments pour déposer plainte prochainement.

Partager :