Le pouvoir a changé en Guinée mais la situation a-t-elle changé ? Certes, les soldats ont regagné leurs casernes. On ne les voit plus dans les rues de Conakry, en armes, arrogants et violents. Certes, quelques mesures ont été prises en matière de lutte contre la corruption et les détournements de fonds.
L’inflation cesse de progresser. Pourtant, la vie reste chère très chère. Le sac de 50 kg de riz atteint près de 50 dollars, un record dans la sous-région. Les problèmes de l'eau et de l'électricité ne sont pas encore réglés.
La coalition des organisations de la société civile dénonce pour sa part la « nature autoritaire » du nouveau régime. « A-t-il oublié ses promesses électorales ? » s'interroge l'opposant Sidya Touré.
« Je ne savais pas que le mal était si profond », explique Alpha Condé à RFI, soulignant que ce n'est pas en six mois qu'on peut rétablir l'eau et l'électricité dans un pays qui en a été privé pendant 50 ans.
Début juin, sur invitation du président guinéen, une forte délégation du MEDEF, le patronat français, était à Conakry pour investir dans ces deux secteurs. La société Saur a signé un contrat d’assistante technique pour la distribution de l’eau de la capitale guinéenne.
Cette visite marque le retour des investisseurs étrangers. Jusque-là, les lourdeurs administratives, le manque de liquidités, les taux de change défavorable et le manque général d’infrastructures modernes et adaptées constituaient un véritable frein à l'économie guinéenne.
Les élections législatives devaient avoir lieu en mai. Le président Condé les promet pour le mois de novembre. Les opposants l'accusent de vouloir manipuler le fichier électoral. Des accusations que rejette le chef de l'Etat guinéen. Six mois après l'investiture, la méfiance reste donc de mise.