Dix jours pour expliquer ce projet de nouvelle constitution : c'est un vrai défi pour une population à 40% illettrée. Le délai est jugé beaucoup trop court pour une campagne efficace. Comment les autorités vont-elles faire la promotion du texte ? On ne le sait pas encore puisque la campagne n'a pas débuté, mais déjà, des questions se posent. Les tenants du « non » au projet de texte ou les partisans du boycott au vote auront-ils une place dans les médias officiels ? Auront-ils le même temps de parole ?
On sait déjà que le Mouvement du 20 février, à l'origine des manifestations depuis plusieurs mois, appelle à voter « non ». Le Forum citoyen pour le changement démocratique qui regroupe, lui, plus de 300 personnalités appelle à ne pas voter. Ces courants auront-ils la possibilité de s'exprimer bien qu'ils ne soient pas des partis politiques ? Pas sûr.
Malgré leur mobilisation, les contestataires restent cependant minoritaires et l'adoption du projet de constitution ne fait guère de doute (Voir l'article sur les réactions marocaines au discours du roi Mohammed VI). L'inconnue sera donc le taux de participation et le pourcentage obtenu par le « oui ». Il faudra ensuite attendre début juillet pour savoir quel accueil les manifestants réserveront à la nouvelle constitution. Pas sûr que celui-ci soit très chaleureux. « Réforme constitutionnelle n'est pas synonyme de processus démocratique », préviennent déjà certains.