« Les Européens doivent assumer leurs responsabilités au sein de l’Otan et surtout mettre la main au porte-monnaie ». La remarque est acide. Elle émane du secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen. La crise libyenne est en effet révélatrice de la fracture qui se dessine aujourd’hui au sein de l’organisation. L’Otan est composée de 28 pays. Tous ont voté pour l’intervention en Libye mais moins d’un tiers ont participé aux frappes, car l’opération coûte cher. Le Pentagone a déjà déboursé 716 millions de dollars pour les deux premiers mois de guerre et la facture augmente de 250 000 euros à chaque missile lancé.
L’Otan fonctionne de fait sur un système à deux vitesses. Les Américains supportent à eux seuls 75% des dépenses militaires de l’Alliance atlantique. Washington fournit les équipements les plus perfectionnés et les Européens sont très loin derrière. Mais actuellement, l’administration Obama est mise en difficulté sur le dossier libyen, car les élus américains demandent des comptes. Français et Britanniques assurent qu’ils peuvent tenir encore longtemps face au régime de Mouammar Kadhafi, qui ne plie toujours pas.