Niger : l'enquête autour des trafiquants en provenance de Libye progresse

L'armée nigérienne a intercepté dimanche 12 juin 2011 un véhicule au nord d'Arlit avec à son bord une cargaison de Semtex, des explosifs de professionnels et des détonateurs. Mercredi 15 juin 2011 au soir, selon nos informations, les trois 4X4 ont été neutralisés. L'un d'eux a été abandonné par ses occupants. Par ailleurs un Nigérien qui faisait partie du convoi s'est rendu aux autorités à Agadez. Depuis le début du conflit libyen, un véritable trafic d'armes et de matériels dangereux s'est organisé au sud de la Libye, et qui risque de déstabiliser durablement toute la région sahélienne.

Il s’agit de la première prise de matériels militaires en provenance de Libye depuis la mi-février. Et quelle prise ! Du Semtex, un explosif prisé des groupes terroristes. On a également retrouvé dans le premier véhicule des détonateurs, de l'argent et des documents qui vont être analysés. En revanche, le contenu des deux autres 4X4 n'a toujours pas été révélé. Ils ont été récupérés mercredi 15 juin 2011 dans des circonstances encore assez floues.

L'autre élément clé, c'est un individu : Abta Hamaïdi Mohamed. Cet Arabe nigérien originaire du Tassara faisait partie du convoi libyen. Fait surprenant, il s'est rendu mercredi aux autorités nigériennes. Il sera entendu par les enquêteurs antiterroristes.

Selon nos informations, ce trafiquant très puissant, ancien du MNJ, ancien conseiller spécial du président Tandja en 2008, serait le guide du convoi. Ses aveux devraient permettre de mieux comprendre la nature et la destination du chargement, car les questions sont encore nombreuses : les occupants des véhicules sont-ils des hommes d'Aqmi ? L'un d'eux est mort. Il était Arabe. L'autre est entre les mains des Nigériens. Sont-ils des intermédiaires ayant pour unique client al-Qaïda au Maghreb islamique ? Ou bien des contrebandiers trafiquants qui achètent en Libye un éventail de matériel qu'ils vendent ensuite au plus offrant ?

Pour les enquêteurs nigériens, on serait plutôt sur une filière nigérienne, d'autres complices ont été repérés via les écoutes téléphoniques. Une filière qui serait bien en lien direct avec al-Qaïda. Une hypothèse inquiétante quand on connaît le nombre d'anciens rebelles nigériens qui sont partis en Libye ces dernières semaines pour combattre aux côtés de Mouammar Kadhafi et surtout pour s'enrichir grâce au trafic d'armes.

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