Abdoulaye Wade sera donc le premier président d’Afrique et le premier chef d’Etat étranger à se rendre à Benghazi. Après avoir reçu à Dakar une délégation du Conseil national de transition (CNT), après avoir reconnu les rebelles comme représentants légitimes du peuple libyen, le président sénégalais poursuit son offensive diplomatique en se déplaçant en personne. Il quittera Paris dans la matinée pour rencontrer, dans leur capitale, les responsables du Conseil national de transition.
Selon une source sénégalaise, le président Wade a été invité il y a une quinzaine de jours par le président du CNT, Moustapha Abdeljalil. Cette visite est un coup dur pour le colonel Kadhafi qui voit le cercle de ses alliés africains se rétrécir de jour en jour. Les présidents mauritanien et gabonais ont déjà publiquement pris leurs distances en conseillant au colonel de se retirer.
Abdoulaye Wade, qui faisait partie il y a quelques mois encore des alliés du Guide libyen, va encore plus loin, à quelques semaines de l’ouverture du sommet de l’Union africaine à Malabo en Guinée équatoriale. Sa visite à Benghazi sonne le glas de la médiation engagée par le Sud-Africain Jacob Zuma.
Le président sénégalais pourrait entraîner dans son sillage certains de ses homologues : ceux nombreux qui n’osaient pas s’opposer au colonel Kadhafi du temps de sa puissance.