Calme précaire à Bobo-Dioulasso

La deuxième ville du Burkina Faso était livrée depuis mardi à des militaires en colère qui ont tiré en l'air et ont pillé les commerçants. L'armée burkinabè a décidé d'empêcher par la force toute nouvelle mutinerie de militaires, a averti vendredi l'état-major. Ce vendredi matin, des éléments de la garde présidentielle partis de Ouagadougou ont donc encerclé le camp militaire qui se trouve non loin du centre-ville. Ce vendredi soir, la situation est « maîtrisée », affirme à l'AFP un chef militaire.

Selon des témoins, le détachement militaire de la garde présidentielle appuyée par des parachutistes commandos a repris le contrôle du camp militaire de Bobo-Dioulasso en début d'après-midi de ce vendredi 3 juin. Ils ont désarmé les mutins présents dans le camp. On parle de 9 soldats blessés suite à des échanges de tirs.

De nombreux mutins n'étaient pas dans la caserne mais dans les quartiers. Ils ont revêtu des tenues civiles pour prendre la fuite. Pour les retrouver, on demande aux citoyens de les dénoncer. Pour l'Etat major, l'objectif est clair : il s'agit de mater la mutinerie, de désarmer les mutins de gré ou de force. « Maintenant, ça suffit », explique un gradé joint à Ouagadougou qui espère que le message sera désormais entendu dans toutes les garnisons du pays.

A Bobo-Dioulasso, la tension reste perceptible même si les tirs sporadiques à l'arme lourde et à l'arme légère qu'on entendait encore ce matin ont cessé dans l'après-midi. « On ne sort pas... on a peur », expliquent des habitants. Les sirènes ont d'ailleurs retenti ce matin en ville pour demander aux habitants de rester chez eux. Le couvre-feu est maintenu de 18H à 6H00 du matin.

Ce vendredi matin, une marche était même programmée pour protester contre cette mutinerie. Elle a été annulée dès que la garde présidentielle a commencé à encercler la caserne. « L'opération de sécurisation » lancée vendredi matin à Bobo-Dioulasso « se poursuivra jusqu'au rétablissement total de l'ordre et de la quiétude », affirme l'état-major à Ouagadougou.

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