La situation est tendue à Bobo Dioulasso. Des militaires tiraient en l'air ce jeudi 2 juin dans la ville. Comme la nuit dernière, où ils se sont aussi livrés à des pillages dans la capitale économique du Burkina Faso. C'est d'ailleurs ce qui a visiblement poussé aussi les commerçants à manifester et à s'en prendre à des édifices publics : ils se sont notamment attaqués à la mairie. Selon des témoins, ils ont été dispersés par les gendarmes.
« Les jeunes commerçants manifestent leur ras-le-bol, je leur donne raison : nous leur avons fait des promesses hier (mercredi) qu'on allait les dédommager, ils ont gardéle calme, et maintenant on vient les piller encore ! », a expliqué le maire, Salia Sanou.
Depuis le mois de mars, les garnisons du pays se sont soulevées afin de réclamer des indemnités et des primes. Et c’est à chaque fois le même scénario: tirs en l’air et pillages. Le régime de Blaise Compaoré a accordé, il y a quelques semaines, les versements demandés. Mais la grogne persiste. Et cette fois, c’est le camp de Ouezzin Coulibaly au sud-ouest du Burkina Faso qui se mutine. Les tirs se poursuivaient ce jeudi 2 juin à l’intérieur de ce camp.
Il s'agit d'une crise sans précédent pour le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987 et dont l'autorité est défiée par les mutins depuis le début du mouvement. Ni la nomination en avril dernier d'un nouveau Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, ni les mesures en faveur des militaires n'ont jusqu'ici permis d'arrêter le mouvement.