Les mutineries continuent au Burkina Faso

De nouvelles mutineries de soldats ont éclaté au Burkina Faso. Dans deux villes du nord : Kaya et Dori où des militaires ont tiré en l'air dans la nuit de dimanche 29 au lundi 30 mai 2011, pillant des boutiques et blessant par des balles perdues trois habitants. Mutinerie aussi dans l'est, à Koupéla et à Tenkodogo. Mutinerie enfin à Dédougou à 200 km à l'ouest de la capitale où une jeune fille a été blessée d'une balle dans la jambe.

Dédougou abrite le régiment des parachutistes commandos et c'est la première fois que cette unité d'élite se mutine. « C'était violent. Il y a eu des tirs d'armes automatiques soutenus jusqu'au petit matin, ponctués par des détonations d'armes lourdes. Des armes qui font trembler la terre à chaque tir. On a eu peur et on se pose beaucoup des questions. Alors que la situation tendait à l'apaisement, tout a dégénéré à Dégoudou. On a jamais vu cela », note Arouna, un habitant.

A Tenkodogo au sud-est de la capitale, les tirs se sont prolongés toute la matinée du lundi 30 mai. « Ils sont toujours en ville. Les militaires continuent à tirer. On les voit circuler, ils sont souvent en moto, dans des véhicules. Ils font des va-et-vient en continuant à tirer en l'air. Tout le monde est inquiets », constate Christophe, un habitant de Tenkodogo.

Une fois de plus, il est question de primes de logement. Du côté du gouvernement on parle d'une surenchère inacceptable. « Il y a un chantage de la part des gens qui ont des armes et qui croient que l'Etat n'a pas la capacité de maintenir l'ordre, note Alain-Edouard Traoré, porte-parole du gouvernement. Il est temps que l'Etat se ressaisisse et refuse de négocier ce qui n'est pas négociable. La question est très sensible : les forces armées constituent le bras armé de l'Etat donc du gouvernement », conclut-il. Le gouvernement appelle les militaires à la responsabilité.

 

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