Tout avait commencé dans le calme et le recueillement. Massés autour de la tombe de Floribert Chebeya, les activistes d’une multitude d’associations des droits de l’homme ont écouté les messages des familles, notamment celui, émouvant, de la grande sœur de Floribert.
Puis la parole a été donnée au ministre de la Justice et des Droits humains, Luzolo Bambi. C’est quand le ministre allait s’apprêter à poser la première pierre d’un mausolée que les choses se sont gâtées. Des cris, des invectives : « C’est un crime d’Etat, il n’est pas question que le représentant de cet Etat vienne accomplir ce geste. Vous êtes en train de tuer Floribert une deuxième fois ! »
Sans avoir eu le temps de saisir la truelle et le seau de ciment, le ministre a dû battre en retraite, assurant qu’il était prêt à accomplir le geste souhaité, du moment que les associations se mettraient d’accord entre elles.
Un peu plus tard tout le monde s’est retrouvé à l’église pour une messe dans une ambiance plus calme, en présence du corps diplomatique. Quoique le curé de la paroisse du Sacré-Coeur n’y est pas allé de main morte dans son sermon pour dénoncer l’assassinat de Chebeya, parlant d’une « société congolaise à la dérive, politiquement bête et spirituellement débile ».
Le verdict sera rendu le 16 juin après plus de six mois de procès des huit policiers accusés de cet assassinat.