Avant le procès il y a plus de six mois, Annie Chebeya et ses enfants étaient partis se réfugier au Canada. La semaine dernière c’était au tour de Marijosé Bazana de s’enfuir vers la France après avoir reçu des menaces. Toutes deux constituées parties civiles, elles dénoncent une mascarade de justice. Réaction du ministre de la Justice et des Droits humains, Luzolo Bambi :
« Je suis profondément désolé. Je connais ces deux veuves, je respecte leur souffrance. Il va bien falloir que la vérité puisse éclater. Mais que, par delà le jugement qu’elles viennent d’émettre, je pense qu’en respect à la souffrance qu’elles endurent je préfère me taire, je préfère ne pas répondre ».
Le ministre aurait préféré que les plaignants attendent le verdict du 16 juin avant de se prononcer sur la tenue de ce procès. Mais pour Dolly Ibefo, successeur de Floribert Chebeya à la tête de la « Voix des Sans Voix », la messe est dite. Il n’a pas confiance dans ce tribunal.
« Nous sommes sûrs que cette mascarade va aboutir à un jugement fantaisiste où l’on va acquitter les assassins qui va renforcer l’impunité contre les défenseurs des droits humains ».
Le ministre de la Justice a promis qu’une loi sur la protection des défenseurs des droits de l’homme sera votée en juin. De l’avis des ONG, pour que cette loi soit crédible, il faudrait d’abord que l’on sache la vérité dans cette affaire Chebeya, et qu’il n’y ait pas d’impunité.