L'investiture s'est déroulée dans une ambiance festive. Des milliers de personnes chantaient et dansaient devant la de la Fondation Félix Houphouët-Boigny à Yamoussoukro. Après six mois d'une crise post-électorale meutrière, le nouveau président a reçu, de la part de la grande chancelière de l'Ordre national, le titre de grand maître de l'Ordre.
La cérémonie s’est déroulée en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat et dirigeants africains, du président français Nicolas Sarkozy et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
L’investiture d’Alassane Ouattara intervient près de six mois après l'élection présidentielle du 28 novembre, perdue par son rival, le président sortant Laurent Gbagbo.
Ce dernier avait refusé de quitter le pouvoir et plongé le pays dans une grave crise et des violences qui ont fait près de 3 000 morts. Au pouvoir depuis l'arrestation le 11 avril de M. Gbagbo à l'issue de 15 jours de guerre, Alassane Ouattara a été proclamé président le 5 mai et a prêté serment le lendemain à Abidjan.
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Avec notre envoyé spécial à Yamoussoukro
La cérémonie a débuté avec pratiquement deux heures de retard et au moment où nous nous parlons, en cette mi-journée, le speaker officiel de cette cérémonie est en train de présenter tous les chefs d’Etat qui ont fait le voyage de Yamoussoukro.
Ce qu’il faut savoir, c’est que plusieurs milliers de personnes se sont déplacées pour cette investiture sur l’esplanade de la fondation Félix Houphouët-Boigny. Des dizaines de tentes abritent du soleil la foule des militants et des sympathisants du RHDP (le Rassemblement des Houphouëtistes), la coalition qui a permis à Alassane Ouattara d’accéder à la magistrature suprême.
Le nouveau président ivoirien est arrivé il y a une demi-heure environ sur l’esplanade où un détachement de l’armée lui a rendu les honneurs militaires. A l’intérieur du bâtiment, le tout Abidjan de la politique et des affaires jouait des coudes pour rentrer dans cette salle aux fauteuils rouges.
L’Afrique de l’Ouest s’est mobilisée pour cette investiture. Les principaux présidents de la région ont fait le déplacement. Il y a bien entendu les alliés de la première heure : le Burkinabé Blaise Compaoré, le Sénégalais Abdoulaye Wade, mais aussi le Ghanéen John Atta-Mills qui avait soutenu l’ex-président Gbagbo et qui accueille aujourd’hui des dizaines de dignitaires de l’ancien régime.
Et à propos de l’ancien régime, il est important de souligner aujourd’hui qu’une délégation du FPI (le Front populaire ivoirien, soutien de l'ex-président Gabgbo) participe à cette cérémonie d’investiture. Cette délégation est conduite par le secrétaire général du parti, Miaka Ouréto.
L’ancien président Henri Konian Bédié très applaudi
Henri Konian Bédié a été bien entendu très chaudement applaudi quand il a pénétré à la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix à Yamoussoukro. Quand Nicolas Sarkozy, le président français, tout sourire, est lui aussi entré dans la salle, il a été également chaudement applaudi. On est bien loin des diatribes anti françaises qui caractérisaient il y a quelques semaines la relation franco-ivoirienne.
Le président français était arrivé ce matin très tôt à Yamoussoukro. Il a été accueilli au bas de l’échelle par Alassane Ouattara. Les deux présidents étaient visiblement ravis de se retrouver après cette crise postélectorale qui a failli faire sombrer la Côte d’Ivoire dans le chaos. Les deux hommes ont ensuite partagé un petit déjeuner.
Et enfin au cours de cette brève visite, sept heures, Nicolas Sarkozy, seul président occidental présent, a eu deux entretiens avec le Nigérian Goodluck Jonathan et le Burkinabé Blaise Compaoré.