L'alerte a été donnée le 16 mai au matin. Deux embarcations rapides, parties des environs de Zlintan, se dirigent vers Misrata. Le dispositif maritime de l'Otan réagit. La frégate française Courbet entre en action, des bateaux et un hélicoptère sont envoyés pour identifier les bateaux pneumatiques suspects.
Très vite, l'un d'entre eux fait demi-tour mais l'autre est abandonné. Une équipe d'investigation et de déminage s'approche alors prudemment de l'embarcation qui s'est arrêté. Selon l'Otan, l'équipe découvre à bord une caisse en bois remplie d'explosifs, dont des pains de plastic, du Semtex, ainsi que deux mannequins revêtus de treillis militaires, représentant assez grossièrement, la silhouette de deux soldats. Vu la quantité d'explosifs entassés sur l'embarcation, l'Otan décidé de détruire le bateau pneumatique et sa cargaison. Quel était le plan des forces pro-Khadafi ?
A Paris, l'état-major note « un basculement des opérations des pro-Kadhafi vers des actions terroristes » et effectivement, cela ressemble fort au mode opératoire employé lors de l'attaque contre le destroyer américain USS Cole en 2000 dans le port d'Aden au Yémen. Un attentat-suicide dont le bilan s'élevait à 17 morts et 50 blessés.
Les forces loyalistes libyennes cherchaient peut-être aussi à atteindre un navire civil sans protection face à ce type de menace. Ces quatre derniers jours, trois bateaux humanitaires sont parvenus à entrer dans le port de Misrata.