Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
La Russie n’a pas revêtu l’habit du médiateur dans le conflit qui oppose le pouvoir libyen et l’opposition. Elle soutient les efforts de médiation de l’ONU et de l’Union africaine.
Serguei Lavrov a fait cette mise au point à l’issue de sa rencontre avec Muhammad Ahmed Al-Sharif, l'émissaire de Tripoli auquel il a fait part des demandes de la Russie, à savoir l'application de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, la cessation de toute action contre la population civile et la coopération avec les Nations unies pour permettre de livrer l'aide humanitaire sur tout le territoire libyen.
Depuis le début des hostilités, Moscou insiste sur la nécessité d’aboutir au plus vite à une trêve, et même si elle n'a pas posé son véto au conseil de sécurité de l'ONU en mars dernier, la Russie a plus d'une fois accusé les Occidentaux de sortir de leur mandat
« Il n'y a pas de solution militaire. Il est indispensable d'aboutir à un cessez le feu le plus vite possible, d'en définir les délais et les conditions. Et si on y parvient, il n'y aura plus aucune raison que l'OTAN continue ses bombardements, qui sortent largement du cadre des résolutions du conseil de sécurité de l'ONU », a précisé Serguei Lavrov.
Le ministre devait initialement rencontrer demain mercredi des représentants des rebelles libyens. Le voyage a été reporté pour des raisons techniques, selon le chef de la diplomatie russe qui se dit toujours prêt à les rencontrer dans un proche avenir.
Le ministre libyen du pétrole Choukri Ghanem, un pilier du régime de Khadafi, a « quitté » la Libye ce mardi 17 mai 2011 et se trouve actuellement en Tunisie voisine, de source proche du gouvernement tunisien.