Le retour des Nigériens de Libye est aujourd'hui un vrai casse tête pour leur famille et pour les autorités. La plupart sont partis en catastrophe et sont rentrés sans argent. « Ils ont besoin de tout parce que ce sont les gens qui ont fui la guerre. Même si certains ont quelque chose là-bas, ils sont rentrés les mains vides. Et là où ils sont arrivés, il n’y a pas d’argent parce que notre pays était dans la transition pendant un an et quelques », déplore Ekia Mohamed, président de la Croix-Rouge pour le département d’Abalak.
Dans ce contexte les questions ne manquent pas. Où loger ces exilés ? Comment leur trouver des terres ou du bétail ? Et à quoi va ressembler l'avenir économique de la région alors que cette diaspora était une source d'argent pour de nombreuses familles ? « Cela pose énormément de problèmes à ces familles qui comptaient beaucoup sur les parents qui étaient là-bas et qui envoyaient chaque semaine de quoi s’occuper de la famille restée sur place », explique le colonel Issa Kaché, gouverneur de la région de Tahoua.
Selon une estimation, les Nigériens de Tahoua qui travaillaient en Libye et en Côte d’Ivoire rapportaient 50 millions de FCfa chaque semaine. Autant de manque à gagner pour la région depuis leur retour.