L'audience a duré un peu plus d'une heure lundi. Le temps pour Victoire Ingabire de demander le report de son procès. L'accusée affirme qu'elle n'a pas pu consulter la totalité des quelque 2 000 pages de son dossier.
Et ses avocats, un Rwandais et deux Britanniques, étaient absents. D'après l'entourage de l'opposante, ils se plaignent de n'avoir jamais pu accéder librement à leur cliente et demandent plus de temps pour traduire son dossier du kinyarwanda à l'anglais.
La défense espérait un report de quatre mois. Le juge lui a finalement accordé un mois de délai jusqu'au 20 juin.
Victoire Ingabire est notamment accusée d'avoir voulu former un groupe armé pour mener des actes de terrorisme et de guerre au Rwanda, alors qu'elle était encore en exil aux Pays-Bas. Elle a comparu lundi avec quatre coaccusés présentés par le procureur comme membres de la rébellion rwandaise des FDLR.
Le parti de Victoire Ingabire accuse, lui, le pouvoir de fabriquer des preuves contre sa présidente pour l'écarter de la vie politique. L'opposante a regagné lundi sa cellule à la prison centrale de Kigali où elle a accès à la radio et à la télévision nationale. La trésorière des Forces démocratiques unifiées (FDU) qui lui dépose chaque jour à manger, lui a aussi apporté beaucoup de livres pendant ses sept mois de détention. Moins ces derniers temps, toutefois, dit elle, car Victoire Ingabire se concentre sur sa défense.