Selon une source de l’Onuci, la découverte des corps à Yopougon se poursuit et aussi leur identification. Aucun bilan global n’est encore dressé. Les 68 corps trouvés à dix endroits différents, grâce aux images prises par un téléphone portable, sont loin d’être les seules victimes à déplorer à Yopougon.
Ce qui semble certain, ajoute une source de l’Onuci, c’est que ces personnes ont été tuées par des miliciens pro-Gbagbo. Les images ayant été prises le 12 avril, au lendemain de l’arrestation de l’ex-président. A ce moment là, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire n’étaient pas encore arrivées dans ce qui était alors le bastion des groupes armés pour soutenir le président sortant.
En quittant Yopougon, les jeunes paramilitaires, dont des mercenaires libériens, se sont affrontés aux FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) . Et dans le nord de la préfecture de Sassandra, à Sago, il y a depuis le 6 mai des déplacements de population vers le centre de la localité, suite aux affrontements entre miliciens et FRCI.
Selon un responsable local, les forces pro-Ouattara ont demandé aux jeunes des environs de Sago de dresser des barrages pour traquer les miliciens. Une opération qui a parfois visé de simples partisans du président déchu, Laurent Gbagbo.
La fuite des miliciens pro-Gbagbo qui sévissaient dans la commune de Yopougon, à l’ouest d’Abidjan, la semaine dernière, a provoqué des mouvements de population dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire. C'est le cas dans la région de Sago, au nord de la préfecture de Sassandra comme en témoigne un responsable de la localité de Sago qui préfère garder l’anonymat.
Dans l'Ouest, à Duékoué, de nombreux habitants réfugiés au Libéria voisin hésitent encore à rentrer, et de nombreux habitants qui avaient trouvé refuge à la mission catholique hésitent à en sortir. Ils avaient fui les massacres commis lors de la prise de la ville le 29 mars dernier par les Forces Républicaines d'Alassane Ouattara. Le quartier du Carrefour notamment, habité par des Guéré, une ethnie considérée comme favorable à Laurent Ggagbo, avait été totalement incendié et dévasté. Et aujourd'hui, on est loin d'un retour à la normale. Témoignage du Père Vicenté de la mission catholique de Duékoué.
A Binhouye, à environ 3 km de la frontière libérienne, un peu plus de 20 000 habitants sont rentrés, sur une population totale estimée à 50 000 personnes, avant la crise. Un retour dans des conditions difficiles. Témoignage du maire de la ville, Nestor Téhé, qui raconte son retour après avoir passé deux mois au Libéria.
De son côté, la famille d'Ibrahim Coulibaly, tué au cours d'un affrontement avec les forces ivoiriennes, le 27 avril dernier, demande à la justice ivoirienne de faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de celui qui se faisait appeler IB. L'ancien chef de file des rebelles ivoiriens était en rupture avec les Forces nouvelles de Guillaume Soro, et considéré par certains commandants comme un renégat. Maître Antoine Comte, l'avocat de la veuve d'Ibrahim Coulibaly, s'en explique :