L'Otan s'enlise dans des exercices de justification de sa mission en Libye

Les rebelles libyens grignotent kilomètre par kilomètre sur les forces loyalistes près de Misrata où ils ont de nouveau gagné un peu de terrain sur la route côtière en direction de Zliten. A Misrata même, les combats ont continué hier autour de l'aéroport. Concernant Tripoli, l'Otan a dû s'expliquer au lendemain de bombardements particulièrement intenses sur la capitale libyenne, pour réaffirmer que les raids ne visaient pas Mouammar Kadhafi.

Avec notre bureau de Bruxelles

L’Otan réfute avoir cherché par les bombardements de Tripoli à viser Mouammar Kadhafi ou d’ailleurs d’autres membres du régime. Ce n’est pas la première fois que l’Alliance frappe la capitale libyenne. On se souvient de la mort, il y a dix jours, d’un fils et de trois petits-enfants du dirigeant libyen lors du bombardement de l’immense complexe où il réside, Bab al-Azizia, situé dans les faubourgs sud de la capitale.

Pour l’Otan, même si elle souhaite le départ de Mouammar Kadhafi, il n’est pas question par sa campagne aérienne de changer le régime en Libye mais uniquement de le contraindre, en l'affaiblissant, à faire revenir toutes ses troupes dans les casernes. C’est là l’objectif numéro un de l’Alliance atlantique afin que cessent les violences envers les civils.

Ce qui est certain, c’est que très rapidement après avoir pris la direction des opérations le 31 mars, l’Otan a changé de tactique. Après avoir d’abord visé les troupes kadhafistes combattant sur la ligne de front, elle s’est ensuite attaquée au deuxième échelon. Il s’agit là de tout ce qui permet à une armée de combattre les armes d’appui et de soutien, c'est-à-dire la logistique par exemple et les télécommunications, et puis aussi les centres de commandement comme ceux qui étaient visés à Tripoli.

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