L'Otan et la France démentent les informations du journal britannique The Guardian selon lesquelles l'équipage d'un porte-avions croisant non loin de Tripoli, les 29 et 30 mars derniers, n'aurait pas porté assistance à un bateau de migrants en détresse. Des témoins affirment pourtant qu'ils étaient à proximité immédiate du bâtiment mais que personne ne leur est venu en aide.
Selon l'article du Guardian, 62 des 72 émigrants qui se trouvaient à bord sont morts de faim ou de soif pendant les seize jours où leur bateau a dérivé en mer, alors qu'ils tentaient de rejoindre l'île italienne de Lampedusa. Le bateau s'est finalement échoué le 10 avril près de Zlitan, dans les environs de Misrata, à l'ouest de Tripoli. Côté français, le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées à Paris a démenti formellement que le porte-avions français Charles-de-Gaulle se soit trouvé dans les parages à cette période-là.
Quel porte-avions ?
« Le porte-avions ne se trouvait pas dans cette zone-là, a-t-il déclaré à RFI. Il ne s’est jamais trouvé à moins de 200 km de Tripoli. Donc, mathématiquement, il n’a pas pu entrer en contact avec cette embarcation. Les comptes rendus sont clairs et nets, aucun bâtiment français n’a été en contact avec une embarcation de migrants au cours de cette opération. Des porte-aéronefs participant à l’opération ont peut-être pu se trouver dans le secteur ce jour-là, a-t-il ajouté. Mais ce n’est pas à moi qu’il revient de dire si des bâtiments se sont trouvés dans cette situation-là. »
« Je constate néanmoins quelques incohérences retransmises par The Guardian dans les déclarations des migrants, a poursuivi le colonel Thierry Burkhard. Un porte-avions est la pièce maîtresse d’un dispositif naval. Il semble difficile de croire qu’une embarcation puisse se trouver à 300 m d’un porte-aéronefs sans que cette embarcation n'ait été auparavant contrôlée et en tout cas détectée. Bien évidemment, face à une situation de ce type, nos marins interviendraient. Il n’est pas acceptable que des gens de la mer ne portent pas secours à des naufragés ou à des gens en difficulté », a conclu le colonel Burkhard.
Au début de l'opération contre la Libye, fin mars, trois porte-aéronefs étaient engagés en Méditerranée. Outre, le Charles-de-Gaulle, le navire italien Garibaldi et le bâtiment américain Kearsarge croisaient également en mer.