C'est la première fois que des ministres de l'Intérieur des trois continents (pays du G8, Colombie, Pérou, Bolivie, Brésil, Mexique, Algérie, Maroc, Sénégal, Ghana, Nigeria, Afrique du Sud) discutent ensemble d'un plan d'action contre le trafic de cocaïne sud-américaine.
Il faut dire que le besoin de coordonner la lutte se fait de plus en plus sentir. La moitié de la cocaïne sud-américaine est maintenant écoulée vers l'Europe, qui a rattrapé le marché nord-américain. Et depuis le milieu des années 2000, le tiers de la drogue à destination de l'Europe transite par l'Afrique.
En Afrique de l'Ouest en particulier, où la faiblesse des Etats, la corruption et la proximité avec l'Europe ont permis de constituer une plaque tournante. On se souvient de ce boeing bourré de cocaïne qui avait atterri en plein désert malien en novembre 2009 en provenance du Venezuela. Quant à la Guinée-Bissau, elle est désormais considérée comme un narco-Etat.
Mais d'autres pays d'Afrique sont concernés. Ainsi le Mozambique, l'Angola, ou encore l'Afrique du Sud qui est représentée à la réunion de Paris.
L'idée est donc de réfléchir ensemble à un plan d'action. Nicolas Sarkozy suggérait hier par exemple d'améliorer l'échange de renseignements entre pays d'Europe, d'Amérique et d'Afrique, de mobiliser les marines des pays concernés pour faciliter les interceptions des cargaisons en mer, ou encore de développer les capacités des Etats de transit. Et comme tout cela nécessite de l'argent, le président français propose aussi de faciliter le gel des avoirs des trafiquants pour financer un fonds de lutte anti-drogue.