Le dilemme électoral selon ICG est un choix entre deux mauvaises solutions. Soit la République démocratique du Congo organise ses élections à la date prévue, c'est-à-dire la présidentielle et les législatives en même temps, le 28 novembre. Les résultats de la présidentielle seraient alors annoncés le 6 décembre, le jour même de la fin du mandat actuel. Ce calendrier entraîne un risque d’élections bâclées parce que tous les moyens financiers, techniques et humains ne seraient pas prêts. Et donc de possibles contestations et violence.
Soit le calendrier glisse, faute de moyens prêts à la date prévue, avec cette fois le risque d’inconstitutionnalité du pouvoir, et les même périls.
Compte tenu du retard des préparatifs techniques : pas de loi électorale, pas de liste complète d’électeurs, financement insuffisant, l’ONG recommande un «plan B» où le pouvoir et les partis politiques s’entendraient sur une période de transition acceptée par tous dans le but de mettre plus de chances de leur côté d’obtenir des élections transparentes, inclusives, incontestables.
ICG recommande enfin aux Nations unies de clairement faire pression pour obtenir les mêmes standards qu’en 2006, ceci afin de ne pas se retrouver piégées dans un processus à l’ivoirienne.
En RDC aussi, le calendrier électoral fait débat
Les Congolais de RDC voteront le 28 novembre prochain pour élire leur président de la République et leurs députés. C'est la Céni (Commission électorale nationale indépendante) qui a annoncé le calendrier. Le 30 avril dernier, la Céni a indiqué que la prestation de serment aurait lieu le 20 décembre. Or, selon l'Asadho, l'Association africaine de défense des droits de l'homme basée à Kinshasa, le calendrier électoral viole en plusieurs points les dispositions de la Constitution, comme l'explique le vice-président de l'Asadho, maître Georges Kapiamba.
La Commission électorale nationale de RDC a bien entendu une autre interprétation des
dispositions constitutionnelles, et notamment de certains mots comme celui de «convocation des scrutins». Le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, président de la Céni, estime que la commission a fait son travail dans le respect de la Constitution.