Après Laurent Gbagbo samedi, dimanche c’était au tour de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-Président, d’être entendue par Simplice Koffi Kouadio, le procureur de la République d’Abidjan. Celui-ci est allé l’entendre à Odienné, dans le nord-ouest du pays, où elle est assignée à résidence. L’interrogatoire a duré entre 30 et 40 minutes. Samedi 7 mai, le procureur avait procédé à la première audition de Laurent Gbagbo lui-même, à Korhogo, dans le nord du pays.
Pour un procès équitable
Dans les deux cas, a précisé le magistrat, les auditions « n’ont pas porté sur le fond ». Il poursuivra son enquête préliminaire ce lundi 9 mai à Katiola, à quelques dizaines de kilomètres au nord de Bouaké. Il y auditionnera d'autres proches de Laurent Gbagbo, notamment le vice-président du FPI, Abou Dramane Sangaré. Il s’agit pour l'instant « d'essayer d’établir la vérité » sur le rôle de 200 personnes ayant eu une responsabilité dans la crise postélectorale.
Le Burkina Faso, qui a joué les médiateurs dans la crise ivoirienne, a par ailleurs souhaité que Laurent Gbagbo puisse avoir accès à ses avocats français, Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi, lesquels avaient été refoulés vendredi 6 mai à leur arrivée à l'aéroport d'Abidjan car leurs visas n'étaient pas en règle. Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, a insisté sur le fait que Laurent Gbagbo avait droit à un procès équitable et donc au droit d’être défendus par ses avocats.
Parallèlement, les exportations de cacao ont repris avec le chargement du premier navire depuis le début de la crise née après le second tour de la présidentielle fin novembre. Près d'un demi-million de tonnes de fèves de cacao de la récolte 2011 ont été retenues dans les ports d'Abidjan et de San Pedro depuis les événements.