Nicolas Sarkozy se rendra à Benghazi

La France a donné son accord de principe à une visite du président français à Benghazi. Le président du Conseil national de la transition Mustapha Abdeljalil avait lancé l'invitation cette semaine après avoir rencontré Nicolas Sarkozy à Paris. La date, officiellement, n'a pas été fixée. L'idée est que ce soit un voyage franco-britannique, fait-on savoir à l'Elysée. L’Elysée qui étudie aussi la question du dégel des avoirs libyens en faveur des insurgés.

Nicolas Sarkozy pourrait retrouver le Premier ministre britannique David Cameron à Benghazi. Paris et Londres ont été aux avant-postes du projet d’intervention militaire en Libye. Il est probable, pour des raisons évidentes de sécurité, que la date de la visite soit gardée secrète aussi longtemps que possible et que ce séjour Libyen soit de courte durée.

Il n'empêche, « une visite à Benghazi serait très bonne pour le moral de la révolution libyenne », avait déclaré depuis la cour de l'Elysée mercredi, le président du Conseil national de transition, Mustapha Abdeljalil, suite à son entretien avec Nicolas Sarkozy. C'était la troisième visite d'une délégation du CNT à Paris, première capitale à avoir reconnu le Conseil comme interlocuteur légitime en Libye.

C'est cette légitimité que Sarkozy vise à renforcer en se rendant à Benghazi, car malgré le risque d'enlisement, les chancelleries occidentales planchent déjà sur l'après-Kadhafi. La France a exclu d'armer les insurgés. Elle considère néanmoins que d'autres pays peuvent en prendre l'initiative, la mesure, estime Paris, n’est pas incompatible avec la résolution 1973 de l’ONU.

Paris favorable à un dégel des avoirs libyens pour les insurgés

C’est un sujet que lequel travail actuellement Elysée avec les partenaires européens. Les avoirs libyens est un trésor de guerre difficile à cerner. L'Union européenne a gelé en février dernier les avoirs en Europe de la Banque centrale de Libye et du fonds souverain, la Libyan investment authority.

Pour ce qui concerne la France, la Banque de France évaluait à près de six milliards d'euros les dépôts et créances des banques et des institutions financières libyennes auprès des banques françaises, avant le début de la rébellion. Difficile de savoir si des fonds ont été retirés dans les semaines précédant le gel.

Le fonds souverain libyen aurait pour sa part des participations dans des groupes français comme Alstom, EDF, Total ou France Telecom, mais elles sont présentées comme non stratégiques. En 2009, le directeur du fonds souverain libyen lors d'un séjour en France évoquait cinq milliards d'euros de placement en France dont 1,2 milliard dans des banques françaises.

La FNAC, le distributeur français de produits culturels, qui loue à ce fonds souverain les locaux de son magasin place des Ternes à Paris a également décidé de geler le loyer peu après le déclenchement de la rébellion en Libye.

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