Avec notre envoyé spécial, à Ouagadougou
« Où est donc l’ouverture que nous annonçait en fanfare le nouveau Premier ministre Luc Adolphe Tiao ? », s'est indigné un jeune chef d'entreprise.
Le président Blaise Compaoré ne s’est entouré que de fidèles qu’ils ne pourront pas lui ouvrir les yeux sur la réalité du pays profond, s’étonnent les cadres que nous avons interrogés. « La crise est telle que le président devait réduire l’équipe gouvernementale à moins de 20 membres », confie un expert burkinabè qui assure que cela aurait été un signal que l’exemple vienne du sommet de l’Etat.
« Compétents, ils le sont tous certes, mais ce qui importe c’est qu’ils soient honnêtes, n’en mettent pas plein des poches et surtout, posent des actes pour endiguer cette vie devenue trop chère », affirme cette jeune femme.
Seule consolation, notamment pour les commerçants, la prise en mains du ministère de la Défense par le président lui-même. « Avec lui, la sécurité va revenir et aucun militaire ne pourra sortir de sa caserne pour nous piller », assure ce commerçant qui tente péniblement de relancer son activité.
Mais ce samedi, veille de Pâques, les Burkinabè apprécient plutôt l’allégement du couvre-feu. Ils peuvent enfin sortir le soir, mais seulement jusqu’à minuit.
Après deux mois de manifestations et de mutineries militaires, le président burkinabè, ancien soldat qui est venu au pouvoir en 1987 à la suite d'un coup d'État, a ordonné le paiement de primes aux soldats, dissous le gouvernement et démissionné les chefs des armées pour réasseoir son autorité et calmer les dissenssions.
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À consulter :
La Présidence du Burkina Faso