Tensions au Nigeria après la proclamation de la victoire de Goodluck Jonathan

Le président sortant Goodluck Jonathan, a été proclamé lundi 18 avril 2011 au soir vainqueur de l'élection présidentielle. Les résultats des 36 Etats de la fédération nigériane, plus la capitale fédérale Abuja, donnent selon la Commission électorale nationale, 22 millions de voix au sortant contre 12 millions au deuxième, un ancien chef de junte militaire, Muhammadu Buhari.

Goodluck Jonathan a également remporté plus de 25 % des suffrages dans plus de deux-tiers des 36 Etats, une condition nécessaire pour être déclaré vainqueur dès le premier tour. Une victoire confirmée plus tard par le chef de la Commission électorale nationale, Attahiru Jega.

Alors que l'élection de samedi s'était déroulée globalement dans le calme, avec le satisfecit des observateurs, la victoire de ce chrétien du Sud a provoqué des émeutes dans le Nord musulman. La Croix-Rouge a fait état de 276 blessés et 15 000 déplacés.


Contrairement à ce qu’avaient avancé certains observateurs, il n’y a pas eu de second tour pour cette présidentielle. Avec plus de 57 % des suffrages, Goodluck Jonathan reste au pouvoir. Il avait pour lui la machine électorale qu’est le PDP, le Parti démocratique du peuple, certes divisé à l’issue des primaires de janvier mais encore suffisamment bien implanté sur l’ensemble du territoire national.

Le fait que les deux principaux partis d’opposition ne soient pas parvenus à se choisir un candidat unique a sans doute aussi pesé en faveur du président sortant. Autre avantage, les élections législatives du 9 avril dernier. En parvenant à organiser, pour la première fois depuis le retour à la démocratie en 1999, un scrutin libre et relativement transparent, «Goodluck» comme l’appellent les Nigérians est soudain apparu comme un homme de confiance qui met en œuvre ce qu’il promet.

Il reste que sa victoire creuse un peu plus les clivages ethniques et religieux du pays : clivages entre un Nord qui a majoritairement voté en faveur de l’ancien général Muhammadu Buhari, le candidat musulman et un Sud acquis à la cause de Goodluck Jonathan, le chrétien. Bien avant l’annonce des résultats définitifs, des violences ont d’ailleurs éclaté dans plusieurs Etats du Nord et si le calme est revenu ce lundi 18 avril au soir, il était encore très précaire. 

 

 

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