En Côte d'Ivoire, le palais présidentiel transformé en véritable poudrière par Gbagbo

Alors que la vie revient progressivement à la normale à Abidjan, l’équipe d’Alassane Ouattara commence à préparer la remise en route normale des institutions. Le retour à la présidence demandera une fouille minutieuse du bâtiment. L’édifice avait été transformé en poudrière par Laurent Gbagbo, les Forces républicaines disent même y avoir repéré quelques mines. L’un de nos envoyés spéciaux a pu visiter le bâtiment.

« Garde à vous ». Présidence de la République de Côte d’Ivoire. « Présentez armes ». Le bâtiment est tenu par les hommes du commandant Chérif Ousmane, des Forces républicaines.

Revue de troupe et conseils aux combattants, le matin. « Hier, il fallait libérer, mais il ne faut pas que l’on fasse en sorte que les gens soient cloîtrés chez eux, au contraire, les gens en nous voyant doivent commencer à sortir pour vaquer à leurs occupations. Il faut continuer et s’adresser aux gens de la manière la plus polie possible, quand il y a des arrestations il ne faut pas frapper, de ne pas torturer comme ils l’avaient fait et je suis très fier qu’ils ont suivi toutes ces consignes-là », explique le commandant.

Puis Chérif Ousmane refait une tournée dans la présidence. Le plafond de la salle à manger s’est en partie effondré sur la table et le sol. Des uniformes sont abandonnés ça et là. Quelques caisses de munitions. Mais le gros du stock est au sous-sol d’une autre aile du bâtiment, celle où Laurent Gbagbo avait organisé sa cérémonie d’investiture.

Il faut marcher sur du verre brisé pour atteindre l’escalier, car les baies vitrées se sont effondrées pendant les combats. Les caisses sont là, plus bas, alignées dans les couloirs. De nombreux obus,d’orgues de Staline. Une véritable poudrière, qui fait dire à Chérif Ousmane que Gbagbo avait choisi l’option militaire : « Quand on regarde les armes, on peut donc penser qu’il n’était vraiment pas prêt à partir, si ce n’est pas par la force. »

Des mines ont par ailleurs été repérées ça et là. Des artificiers ont été appelés pour inspecter le bâtiment. Il faudra sans doute un peu de temps avant que la présidence ivoirienne puisse revenir dans ses murs.

 

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