La vie reprend lentement à Abidjan

Abidjan entreprend un lent retour à la normale, après quatre mois de conflits. Les forces d'Alassane Ouattara, parfois aidées par les soldats français, patrouillent dans les rues. Si les infrastructures essentielles n'ont pas été touchées, les traces de pillage sont courantes et la grande majorité des commerces gardent leurs rideaux de fer baissés.

Avec notre envoyé spécial à Abidjan,

Alors que de plus en plus de véhicules circulent dans Abidjan, la plupart des stations-service restent fermées et les rares qui sont ouvertes ont augmenté leurs prix. 

« À 1 000 francs* le litre, c'est cher, très cher, explique un client. Le carburant est à 774 francs et le gasoil à 615. Là, maintenant ils font un prix uniforme, 1 000 francs le litre de gasoil comme celui super. »

Au niveau alimentaire, les marchés se tiennent à nouveau sans qu'il y ait beaucoup de monde. Les quelques magasins ouverts disposent d'une offre limitée en produits de consommation courante.

« Il faut louer le courage des femmes, raconte un autre client. Quand les choses se sont un peu atténuées, elles se sont levées tôt pour chercher à manger. Depuis hier, on a cherché du riz, il n'y en a plus. »

Pour avoir certaines denrées, il faut arriver tôt au supermarché mais pour d'autres, il faudra attendre quelques jours comme l'explique Dominique Lepage, chef du rayon boucherie du supermarché Prima : « On est livré au compte-gouttes, on n'a pas de veau, on n'a pas d'agneau, il y a du porc qui doit arriver aujourd'hui, un peu de boeuf. L'abattoir a été saccagé, pillé, on ne sait pas comment ça va se passer dans les jours à venir. »

L'autre secteur frappé par la crise post-électorale est la santé. Les pharmacies ouvertes manquent toujours de médicaments.

 

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* FCFA, soit 1,52 €.

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