Couvre-feu ce samedi soir dans la capitale du Burkina Faso et ce, pour une durée indéterminée. Une décision qui intervient après les pillages mais aussi après la contestation des commerçants de Ouagadougou.
Victimes injustement des pillages des militaires les deux nuits précédentes, et déjà le mois dernier lors d'une première mutinerie, certains commerçants s'en sont pris à des édifices publics et des symboles du parti au pouvoir : le siège du parti présidentiel (le CDP : Congrès pour la démocratie et le progrès) qu'ils ont incendié, la mairie de Ouagadougou, attaquée à coups de pierre et dont ils ont détruit un poste de contrôle, l'Assemblée nationale où ils ont brûlé des voitures sur le parking, enfin le gouvernorat dont ils ont fait voler en éclats les vitres.
La tension reste vive
En fin de matinée le calme était revenu après une intervention des forces de l’ordre pour disperser les manifestants. Mais du côté des militaires, la tension reste vive. Et c’est la garde présidentielle, celle qui avait déclenché jeudi soir ce mouvement, qui, maintenant essaie de mettre de l’ordre. Aidée par la gendarmerie, elle traque à travers la ville les autres soldats qui essaient encore de piller.
Cela fait deux mois maintenant qu'un vent de révolte souffle sur le Burkina Faso. En février, des manifestations étudiantes avaient éclaté, suivies de mouvements de colère, dont ceux de soldats et plus récemment de membres de la garde présidentielle. Cette mutinerie ayant entraîné vendredi 16 avril le limogeage, par le président burkinabé Blaise Compaoré, du gouvernement et du chef d'état-major des armées.