C’est la première fois en 20 ans de vie constitutionnelle que Blaise Compaoré est contraint de dissoudre un gouvernement. C’est sans doute la preuve que la crise est jugée suffisamment grave par le président burkinabé.
Le chef de l'Etat burkinabé a procédé à deux changements majeurs au sein de l’armée : d’abord le limogeage du chef d’état-major général des armées, le général Dominique Djindjéré. Il est remplacé par le colonel-major Honoré Traoré, jusque là, commandant du groupement central des armées.
Ensuite, on note le départ du chef des corps du régiment de sécurité présidentiel, le colonel Omer Batiolo. C’est le colonel Boureima Kéré qui prend sa place. Il était récemment chef du cabinet militaire à la présidence. Considéré comme assez proche de la troupe au sein de la garde présidentielle, Kéré est celui qui s’est employé toute la nuit de jeudi à vendredi à ramener à la raison les soldats mutinés à la présidence.
Reste à attendre l’impact de ces mesures sur la situation explosive dans les casernes du Burkina.
Réactions
Ces mesures ramèneront-elles le calme ? Rien n'est moins sur, estime l'opposition, par la voix de son chef de file, Maître Bénéwendé Sankara. Il s'agit d'« une mesure hâtive » qui ne résoudra rien.
L'opposant demande la mise en place d'un gouvernement de crise, et Blaise Compaoré doit annoncer qu'il ne se représentera pas. Réagissant aux têtes tombées au sein de la hierarchie militaire, Maître Bénéwendé Sankara est encore plus critique à l'égard du pouvoir.
De son côté, Paris réagit plutôt positivement aux changements opérés par le président Compaoré, et encourage les Burkinabè, par la voix de son ministre chargé de la Coopération, au dialogue.