Lundi 11 avril, 200 soldats français isolent les combattants pro-Gbagbo au nord du quartier de Cocody et laissent passer les hommes d’Alassane Ouattara qui descendent vers la villa de Laurent Gbagbo. Mais protégés par des canons de 20 mm, les fidèles du président sortant se défendent bien. Licorne doit encore donner un coup de mains pour que les pro-Ouattara pénètrent dans l’enceinte.
Gérard Longuet, le ministre français de la Défense apporte ces précisions : « Sur les sept premiers pick-up des FRCI, qui sont rentrés dans la résidence par la brèche ouverte, cinq ont été entièrement détruits par les tirs de ces canons de 20 mm. Ca fait mal et ça déséquilibre le rapport des forces d’une façon incontestable. Et c’est la raison pour laquelle il y avait un devoir absolu de neutraliser les armes lourdes de la résidence ».
Une fois les canons bitubes neutralisés, où s’est arrêtée la force Licorne ? Aucun uniforme français n’apparaît sur les vidéos de la prise du bunker de Gbagbo diffusées mardi 12 avril. Les forces spéciales n’ont pas bougé, martèle le ministre de la Défense: « Les forces spéciales ne sont intervenues en rien dans des opérations qui ont été conduites dans l’agglomération d’Abidjan ».
L’armée française rappelle qu’elle n’a eu à déplorer aucune perte dans ses rangs durant ces journées de combat à Abidjan.
Par contre, pour Toussaint Alain, le conseiller diplomatique de Laurent Gbagbo auprès de l’Union européenne, interrogé par Boniface Vignon, « le kidnapping de l’ancien président de Côte d’Ivoire est l’épilogue d’une longue traque anti-Gbagbo, ourdie par le gouvernement français ».