Côte d'Ivoire : la polémique sur l'arrestation et le sort judiciaire de Laurent Gbagbo continue

Après l'annonce de poursuites judiciaires contre Laurent Gbagbo, son avocat Jacques Vergès, prend sa défense et accuse Alassane Ouattara de coup de force. Alors que la controverse sur les conditions de l'arrestation du président sortant est loin d'être éteinte, le Premier ministre français, François Fillon, a défendu l'intervention française devant les députés. 

L'ancien président déchu de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo est toujours à l'Hôtel du Golf à

Abidjan et n'a pas été transporté hors de la ville comme l'avaient indiqué dans un premier temps par erreur les Nations unies mardi 12 avril. Lundi soir,  Alassane Ouattara avait réitéré sa « volonté » de créer une « commission vérité et réconciliation » mais il avait aussi annoncé le lancement d'une « procédure judiciaire » contre Laurent Gbagbo, son épouse et ses collaborateurs. 

A Paris, l’un des avocats du président sortant, Me Jacques Vergès, a affirmé mardi à RFI que ce serait « un honneur pour lui » de le défendre. « C’est le coupable qui veut poursuivre celui qu'il a renversé, a ironisé l’avocat. Nous avons Monsieur Ouattara qui est l’auteur de ces déclarations et le chef, au moins nominal des rebelles qui, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, ont tué 700 personnes. L’ONU le reconnaît. Alors, le responsable d’une bande d’assassins aujourd’hui se pose comme un justicier ? ».

Me Vergès reconnaît qu’il y eu « des affrontements avec des dommages collatéraux incontestables ». Mais selon lui, « ça se situe sur des plans individuels. Tandis qu’à Duékoué ce sont des prisonniers, des hommes, des femmes et des enfants qu’on a assassinés, pas au cours de combats, a-t-il martelé. Ce sont des gens, prisonniers, qu’on a achevés à la machette et au pistolet et dont on a tenté de dissimuler les cadavres ensuite en les brûlant.

De son côté, Alain Toussaint, l’un des porte-parole de Laurent Gbagbo, est revenu en détail, ce mardi, sur le déroulement, selon lui, de l’arrestation du président déchu, accusant à nouveau les forces françaises d'avoir mené l'arrestation et donc d'être entrés dans la résidence.

Ce mardi, devant les députés, le Premier ministre français, François Fillon, a réitéré la position de son gouvernement sur cette opération. François Fillon a souligné « le comportement exemplaire des soldats français auxquels le président de la République avait fixé une mission très difficile, puisque il leur était interdit d’entrer dans la résidence de Monsieur Gbagbo ».

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