La vie a beau reprendre progressivement dans certains quartiers d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne est toujours frappée par plusieurs pénuries préoccupantes.
L’eau manque dans certains endroits, la nourriture aussi, notamment les produits frais. La poursuite des combats rend plus difficile l’acheminement des vivres dans la ville, et fait grimper les prix.
« Aujourd’hui, raconte le représentant d’OCHA, le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires à Abidjan, j’ai vu une file de personnes venues pour avoir une casserole d’eau à partir d’un camion citerne de l’Onuci en zone 4. »
Choléra et malaria
Aux yeux de Carlos Geha, le manque d’eau et de nourriture, associé à la présence de déchets dans les rues peuvent conduire au développement de certaines maladies comme le choléra et une augmentation du nombre de cas de malaria.
Pour faciliter le travail des ONG et des agences onusiennes, alors que les combats n’ont pas encore pris fin, OCHA réclame l’ouverture d’un corridor humanitaire. Celui-ci permettrait par ailleurs l’installation de postes de santé et de citernes pour permettre à la population de s’approvisionner en eau.
La métropole ivoirienne n'est pas épargnée non plus par de graves violations des droits de l'homme. Des exactions imputées par les témoins à des milices pro-Gbagbo qui cibleraient, sur des bases ethniques ou religieuses, des gens du nord et des ressortissants des pays voisins.
Si les miliciens pro-Gbagbo sont montrés du doigt, les forces pro-Ouattara sont également accusées d'exactions, dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme.
Dans ce contexte de peur, de nombreux habitants vivent terrés chez eux, pour certains sans nourriture depuis de longs jours. Les témoignages qui circulent sur les réseaux sociaux humanitaires, comme Civsocial, sont alarmants.
La situation humanitaire est tout autant catastrophique dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, théâtre de massacres. Les responsables humanitaires de l'ONU dénombrent 85 000 déplacés dont 25 000 à la seule mission catholique de Duékoué où « tout le monde est traumatisé » selon le coordonateur humanitaire des Nations unies pour la Côte d'Ivoire.