L’appel du président sénégalais Abdoulaye Wade à déposer les armes en Casamance est reçu avec un certain scepticisme. Réinsérer les rebelles, oui. Mais de quelle manière ? Dans quels domaines ? « Il y a des rebelles qui ont rejoint la vie civile à Dakar et à Ziguinchor, mais ils sont sans emploi » relève Moussa Cissé, le secrétaire général du Collectif des cadres casamançais. « Cela ne va pas encourager les rebelles à déposer les armes », conclut ce responsable.
Le gouvernement affirme pourtant avoir des pistes concrètes à offrir aux rebelles. « Nous avons défini des sites pour les faire travailler dans l’agriculture, la pêche, l’élevage et le transport », indique Serigne Mbacké Ndiaye, le porte-parole de la présidence. Optimiste, ce ministre conseiller affirme que ce projet est « très avancé » et que nous sommes « très proches d’une paix définitive ». Seulement dans l’entourage des rebelles, on estime que « la priorité » est de relancer les négociations avec le gouvernement.
« Il faut aller à la table des négociations, la réinsertion, ça se négocie », martèle Louis Tendeng, un des membres du groupe de contact du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), joint par RFI. Encore faut-il parler d’une seule voix. Or, côté rebelles, on peine à se réunir. Toutes les sensibilités du MFDC, l’aile civile et les ailes combattantes, préparent depuis plusieurs mois la tenue d’assises au cours desquelles un interlocuteur commun devrait notamment être désigné. Seulement, ces assises ont été reportées à deux reprises et jusqu’à présent aucune date n’a été retenue.