La compagnie publique Qatar Petroleum n'a pas démenti qu'elle ait signé un accord avec les insurgés pour commercialiser le pétrole libyen. Cela vaudrait, pour les observateurs, confirmation.
Qu'une transaction ait eu lieu entre le Conseil national de transition et le gouvernement de Doha est tout à fait vraisemblable, étant donné la rapidité avec laquelle le Qatar est intervenu activement dans la coalition anti-Kadhafi et avec laquelle il a reconnu le régime rebelle.
A présent, la compagnie publique qatarie pourrait servir de canal pour commercialiser le pétrole. C'est ce qui manquait jusqu'à présent aux rebelles : un débouché pour vendre le brut. Puisque jusqu’ici c'est la NOC, la compagnie nationale libyenne, toujours aux mains de Kadhafi, qui s'en chargeait.
La production n'est pas un problème pour l'opposition depuis qu'elle contrôle Agoco, filiale de la NOC, qui a fait sécession et qui dispose d'ingénieurs libyens compétents.
De Tobrouk à Ras Lanouf, les insurgés ont repris en main la plupart des terminaux pétroliers. Reste à convaincre les acheteurs qui, de fait, prendront alors le parti des rebelles. Et surtout à trouver des bateaux qui accepteront de braver les risques de bombardements pour charger le brut.
L'objectif des insurgés de reprendre les exportations dans la semaine est donc un peu optimiste, mais c'est un geste d'affirmation politique fort.