« Nous voulons la transparence. Nous voulons une indépendance éditoriale », scandent ces journalistes. Ils sont 200 environ dans la cour de la rédaction. Les poings en l’air, ils brandissent des cartons rouges pour dire avant tout leur ras-le-bol, à l’exemple de Thouria Souad journaliste à 2Mtv Maroc depuis vingt ans.
« Je suis la plus ancienne. Je milite pour une réforme au niveau de l’information. Il y a beaucoup de censure. Ce que l’on véhicule à l’antenne, n’est pas le Maroc véritable. Le Maroc véritable que nous avons véhiculé à l’antenne, c’était il y a dix ans. Mais aujourd’hui, on travaille dans la censure et l’autocensure ».
Comme ses autres collègues, Thouria dénonce une régression de la liberté d’expression ces quatre dernières années. Au point que pour Mohammed Nabil, journaliste également, la télévision publique est devenue un outil de désinformation : « Sur la vie, c’est devenu des montages et des montages. C’est plus que des montages, c’est devenu du bidouillage. Et cela, je ne peux le tolérer en tant que journaliste et en tant que citoyen ».
Aujourd’hui, les journalistes de télévision veulent donc profiter de ce vent de réformes qui souffle sur le Maroc depuis un mois. Le 25 mars, ils ont demandé la démission d‘une partie de leur direction, trop proche du pouvoir selon eux et une véritable indépendance éditoriale comme elle existe déjà en partie dans la presse écrite.