Au Maroc les promesses de réformes libèrent la parole

Au Maroc, depuis que le roi Mohamed VI a indirectement répondu aux manifestants, il y a quinze jours, une partie des médias publics se déverrouille. C’est bien connu dans ce royaume, critiquer le roi, mais aussi l’islam ou le Sahara occidental est passible de prison. Bien que le pays soit encore loin d'atteindre une vraie indépendance des médias,  un frémissement est néanmoins perceptible.

Ce lundi 21 mars 2011, la première page du Matin, qui parle des manifestations de dimanche, c’est quasiment du jamais vu au Maroc. Ce quotidien « quasi journal officiel » permet de prendre la température de ce qui est tabou ou non dans le royaume. Et visiblement, les marches pour plus de démocratie et moins de corruption n’en font plus parti.

Cette Une est le dernier signe d’une série de déverrouillages qui ont eu lieu ces derniers jours dans les médias publics. Avec les jeunes, organisateurs de ces marches, pour la première fois invité à la télévision publique ou encore un militant des droits de l’homme et plutôt républicain qui a pu critiquer ouvertement la constitution sur la première chaîne de télévision.

Courant d'air frais

Est-ce là l’application directe des promesses du roi faites il y a dix jours ? Celle d’accorder plus de liberté individuelle et d’ouvrir l’espace d’expression ? Il est bien trop tôt pour le dire mais ce courant d’air frais n’est pas passé inaperçu. Il a été largement commenté sur la toile.

Les internautes qui ont également relevé la couverture moins objective de l’agence de presse officielle qui dimanche n’a pas hésité à diviser le nombre de manifestants par deux ou trois dans ses dépêches.

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