Le discours du roi du Maroc salué dans la classe politique

Le discours prononcé par le roi Mohammed VI du Maroc, le 9 mars 2011, a satisfait la majeure partie de la classe politique du pays. Si la réforme constitutionnelle annoncée est encourageante, l’opposition s’interroge maintenant sur ses modalités, avant l’ouverture d’un débat préalable.

« Historique », « exceptionnel », les adjectifs ne manquent pas pour qualifier le discours du roi Mohammed VI dans la classe politique marocaine.

L’USFP, l’Union socialiste des forces populaires, fait partie de ceux qui sont sur cette ligne. « Sur le fond, le roi ne propose rien de moins qu’une réforme constitutionnelle globale que nous, à gauche, avions réclamé depuis plus de deux ans, explique Ali Bouabid, membre du bureau politique. Et sur la forme, il inaugure une pratique qui jusque là n’était pas courante, à savoir l’ouverture d’un débat préalable à cette réforme constitutionnelle. »

Le projet de constitution doit en effet être débattu avec les partis politiques et soumis à référendum. Mais à quel degré seront-ils consultés et leur avis sera-t-il forcément pris en compte ? La question ne semble pas encore tranchée.

Les islamistes du PJD (Parti de la justice et du développement) s’interrogent aussi même s’ils saluent le discours novateur du roi. « Ce qu’il est important de suivre, c’est de voir concrètement cette réforme de la Constitution qui sera proposée par la commission, estime Saad Eddine Othmani, président du conseil national du parti. Comment va-t-on renforcer la régionalisation ? Quel type de régionalisation de la constitution ? Quelles sont les prérogatives qui seront données au Premier ministre ? Comment va-t-on renforcer le pouvoir du parlement ? »

Les questions ne manquent pas : quel sera le rôle du souverain dans l’avenir ? Va-t-on vers l’instauration d’une monarchie parlementaire ? Il y a une vraie démocratisation en vue, résume l’USFP, tout en rappelant qu’une démocratie ne s’instaure pas par décret.

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