C'est l'Alliance atlantique qui va assurer le commandement militaire de l’opération lancée le 19 mars, destinée à mettre à genoux le régime libyen. Cet accord a été obtenu au forceps, le 24 mars à Bruxelles.
De nombreux pays occidentaux étaient sur cette ligne depuis le début, notamment les Américains, qui ne veulent pas apparaître au premier plan dans une
troisième guerre. Ils se sont heurtés aux réticences, d’abord de la France.
Paris, qui ne voulait pas se mettre à dos l’opinion arabe, expliquait que donner le rôle de décideur à l'Alliance atlantique pouvait signifier l’exclusion d’éventuelles participations de pays arabes dans la coalition anti-Kadhafi. Des réticences ensuite de la Turquie. Ankara a bloqué l’accord, en raison de son refus de voir l’Alliance atlantique donner sa caution à des frappes au sol en Libye.
Pour Paris, le compromis trouvé par les alliés prévoit que le pilotage politique de l’opération soit assuré par un groupe de contact des pays participants aux frappes, y compris les pays arabes, comme le Qatar. L’Alliance atlantique n’aura la haute main que sur la partie strictement militaire. Selon une source diplomatique, le passage de témoin aura lieu au début de la semaine prochaine.
Pour Nicolas Sarokzy, c'est un tournant dans l'action de la coalition en Libye. Le Qatar et les Emirats arabes unis s'impliqent et envoient des avions pour participer aux opérations.
« L'intervention militaire a évité des milliers de morts en Libye », a déclaré Nicolas Sarkozy en marge du sommet européen de Bruxelles pour justifier les bombardements menés depuis six jours contre les forces réguliéres du colonel Kadhafi.
Les 27 ont évoqué la possibilité de bloquer les revenus pétroliers et gaziers qui pourraient profiter au régime de Mouammar Kadhafi. Le président français précise que ces sanctions financières vont être renforcées et le nombre des gens qui seront sanctionnées, élargi.