Que se passe-t-il à Ougadougou ? La question était hier mercredi dans toutes les têtes dans la capitale burkinabé, où il n'est pas fréquent de voir les militaires sortir des casernes pour tirer en ville, même en l'air.
Les commerces et administrations sont restés fermés et il y avait peu de monde dans les rues, malgré le communiqué du ministre de la Défense, qui dès la mi-journée se voulait rassurant.
D'après le gouvernement, c'est donc la condamnation de cinq militaires à des peines de prison ferme qui a mis le feu aux poudres. Selon une source proche du dossier, un sergent et quatre soldats ont été condamnés avant hier à des peines de 12 à 15 mois de prison ferme pour avoir agressé un civil. Une sentence qui impliquait leur radiation de l'armée. Et c'est précisément ce qui aurait déclenché la colère de leurs camarades.
Retour à la normale
Les autorités ont visiblement pris l'affaire au sérieux. Selon les informations de RFI, la hiérarchie militaire a rencontré les cinq condamnés ainsi qu'un groupe de soldats protestataires.
Le ministre de la Défense assurait hier que toutes les dispositions ont été prises pour un retour à la normale. Officiellement, les soldats qui avaient écumé les rues de Ouagadougou ont regagné leurs casernes.
Quant aux cinq militaires condamnés, de très bonne source, ils auraient été informés qu'ils pouvaient faire appel de leur condamnation. En attendant, ils ne seraient plus à proprement parler « en détention » au camp militaire.