Au Burkina Faso, des soldats tirent des coups de feu et pillent des boutiques

Ouagadougou aura eu des allures de ville morte toute la journée du mercredi 23 mars 2011 après une nuit agitée. Dans la nuit de mardi à mercredi, des soldats sont en effet sortis de deux camps militaires de la capitale, tirant en l'air, pendant cinq heures d'affilée.Officiellement, c'est la condamnation de cinq de leurs camarades à des peines de prison ferme qui aurait déclenché ce mouvement de colère. Selon les autorités, le bilan s'élève à une dizaine de blessés, des commerces et stations services ont été saccagés ou pillés.

Que se passe-t-il à Ougadougou ? La question était hier mercredi dans toutes les têtes dans la capitale burkinabé, où il n'est pas fréquent de voir les militaires sortir des casernes pour tirer en ville, même en l'air.

Les commerces et administrations sont restés fermés et il y avait peu de monde dans les rues, malgré le communiqué du ministre de la Défense, qui dès la mi-journée se voulait rassurant.

D'après le gouvernement, c'est donc la condamnation de cinq militaires à des peines de prison ferme qui a mis le feu aux poudres. Selon une source proche du dossier, un sergent et quatre soldats ont été condamnés avant hier à des peines de 12 à 15 mois de prison ferme pour avoir agressé un civil. Une sentence qui impliquait leur radiation de l'armée. Et c'est précisément ce qui aurait déclenché la colère de leurs camarades.

Retour à la normale

Les autorités ont visiblement pris l'affaire au sérieux. Selon les informations de RFI, la hiérarchie militaire a rencontré les cinq condamnés ainsi qu'un groupe de soldats protestataires.

Le ministre de la Défense assurait hier que toutes les dispositions ont été prises pour un retour à la normale. Officiellement, les soldats qui avaient écumé les rues de Ouagadougou ont regagné leurs casernes.

Quant aux cinq militaires condamnés, de très bonne source, ils auraient été informés qu'ils pouvaient faire appel de leur condamnation. En attendant, ils ne seraient plus à proprement parler « en détention » au camp militaire.

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