Difficile numéro d’équilibrisme pour Jacob Zuma. En Afrique du Sud, l’opposition et la presse lui ont d’abord reproché une réaction bien timide et bien tardive face à la crise en Libye.
La semaine dernière, devant le Parlement, il a dû hausser le ton, expliquant qu’il avait parlé au téléphone avec Mouammar Kadhafi, et qu’il lui avait dit qu’il avait tort de faire tirer sur le peuple.
De quoi espérer faire taire les critiques qui lui reprochaient sa trop grande proximité avec le colonel Kadhafi.
Jusqu’à ce que l’Afrique du Sud vote, à la fin de la semaine, la résolution 1973 de l’ONU imposant une zone d’exclusion aérienne.
Mais désormais les critiques viennent de la Ligue des jeunes de l’ANC (Congrès national africain). Mouvement de libération, l’ANC, au pouvoir aujourd’hui, est traditionnellement anti-impérialiste. Après avoir paru s’aligner sur la position britannique et française, voilà que l’Afrique du Sud se range désormais du côté des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), un groupe informel de pays émergents.
Comme récemment à propos de la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud donne l’impression sur ce dossier libyen de chercher encore la marche diplomatique à suivre.