Climat délétère au Bénin après la victoire annoncée de Boni Yayi

L’annonce vendredi soir de la victoire de Thomas Boni Yayi dès le premier tour de la présidentielle de dimanche dernier a tendu l’atmosphère au Bénin. Le président sortant était face à treize autres candidats. Il a été déclaré vainqueur avec plus de 53 % des suffrages par la Commission nationale électorale, en tout cas par son président. Un verdict contesté aussitôt par l’opposition. Adrien Houngbedji, le principal rival de Boni Yayi, menace d’ailleurs de ne pas resté les bras croisés et dénonce « un complot qui tente de nous voler nos droits ».

A la Commission électorale, les violons ne s’accordent pas. « Nous devions examiner en plénière les résultats des deux opérateurs techniques commis avant d’annoncer quoi que ce soit », déclare Jérôme Alladayè, vice-président de la Céna (Commission électorale nationale autonome). Joint par RFI ce samedi, il dit ne pas savoir d’où proviennent les chiffres présentés à la presse hier.

Selon Honorat Adjovi, le chargé de Communication, joint par RFI également ce matin, les opérateurs auraient bel et bien déposé les résultats et la plénière convoquée, tenue en l’absence de certains membres. « S’ils ne se sont pas présentés, ce n’est pas notre faute ! », poursuit Honorat Adjovi. Il indique au passage que les chiffres présentés sont des résultats obtenus à 85 % du dépouillement.

Pour l’heure, c’est le calme plat. Pas de manifestations dans Cotonou. Les états-majors politiques sont en conclave depuis ce matin. Du côté de l’opposition, on n’entend pas se laisser faire : « Nous n’accepterons pas qu’on nous vole la victoire », déclare le candidat Adrien Houngbedji.

Tous les regards sont tournés vers la Cour constitutionnelle.
 

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