Côte d’Ivoire : calme précaire à Abidjan après l’attaque sanglante d’Abobo

Le gouvernement du président sortant Laurent Gbagbo a démenti vendredi 18 mars toute implication de ses forces dans l'attaque à l'arme lourde menée la veille sur le quartier d'Abobo à Abidjan, qui a tué entre 25 et 30 civils selon l'ONU. La mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) a accusé « les forces armées du camp » du président sortant d'avoir mené l’attaque contre ce fief électoral d'Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale. Selon l'ONU, cette attaque pourrait constituer un « crime contre l'humanité ». Le camp Gbagbo nie être impliqué. 

C’est un calme apparent qui prévalait ce matin à Abidjan. Après la flambée de la journée d’hier, la plus violente depuis le 16 décembre dernier dans la capitale économique ivoirienne, c’est à présent comme si la ville reprenait son souffle.

De loin en loin, des tirs isolés se font entendre dans le quartier de Cocody. Détonations tellement espacées que les riverains, résignés, finissent par ne plus guère leur porter attention. Mais la tension, elle, demeure palpable. Nettement plus fluide qu’un vendredi ordinaire, la circulation automobile est un signe qui ne trompe pas.

On ne sort qu’en cas de nécessité et l’on s’informe comme on peut des événements de la nuit, durant laquelle des tirs à l’arme lourde ont de nouveau été signalés à Abobo, fief d’Alassane Ouattara, endeuillé hier par un carnage sur un marché.

Ce matin, on signalait également de nouveaux barrages à Yopougon. Erigés par qui et pourquoi ? Par ceux, sans doute, qui se préparent à en découdre. Et l’on voit mal, en effet, pourquoi la violence postélectorale, qui est montée d’un cran hier à Abidjan, retomberait comme par enchantement, chacun, toutefois, attendant l’intervention promise de Laurent Gbagbo, en se demandant ce qu’il pourrait bien annoncer pour tenter de dénouer la crise.

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