En Côte d’Ivoire, les habitants d'Abidjan fuient les zones de combat

A Abidjan, dans le quartier des Deux Plateaux, des hommes armés ont abattu quatre personnes, près d'un barrage tenu par de jeunes partisans de Laurent Gbagbo tandis que des affrontements éclataient dans le quartier de Port Bouet. Des violences qui ont poussé jusqu'ici 300 000 personnes à quitter leur maison selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui a commencé à distribuer une aide d'urgence aux déplacés.

En Côte d’Ivoire, de nombreux habitants de la commune d’Abobo, fief d’Alassane Ouattara, ont fui les combats dans leur quartier pour trouver refuge parfois loin de chez eux. Pour certains, c’est un voyage qui leur semble aujourd’hui sans retour. Témoin cette famille qui s’est réfugiée à Grand-Bassam, à l’est d’Abidjan.

Ils menaient une vie paisible au PK 18, un quartier situé, comme son nom l’indique, sur le point kilométrique 18, commune d’Abobo. Jusqu’au jour où des combats devant leur cour entre partisans d’Alassane Ouattara et Forces de défense et de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo les ont contraints à la fuite.

La première nuit, ils l’ont passée dans une église. Le lendemain, ils ont marché jusqu’au quartier d’Angré, puis ils ont pris la direction de Bassam pour se réfugier chez une parente. La maison de cette dernière, qui n’abritait alors que deux personnes, en héberge à présent neuf fois plus.

« On est dix-huit maintenant, confirme l’hôte. Ils viennent d’Abobo. Ils sont partis à cause des échanges de tirs qu’il y a eu là-bas. C’est fini, ils n’ont plus l’intention de rentrer. Tout ce qu’ils voulaient, c’était aller chercher leurs affaires, mais on les a appelés pour leur dire qu’ils avaient été pillés. Ils ont tout perdu. Je me retrouve avec un sac de riz de 50 kilos pour deux semaines, pas de gaz, vraiment ce n’est pas possible. »

Il ne reste donc plus rien chez cette famille au PK 18. Pourtant, quelques hommes avaient été laissés sur place pour éviter les pillages. Mais leur situation est rapidement devenue intenable et eux aussi ont du fuir. Aujourd’hui, les parents cherchent à reconstruire leur vie à Bassam. Pour les enfants, l’école est finie cette année.


L'organisation Médecin sans frontières s'alarme de la dégradation de la situation humanitaire à Abidjan et dans l'ouest du pays. Lire sur le site de MSF: La population ivoirienne prise dans l’étau du conflit


Les chefs de la diplomatie des huit pays les plus industrialisés (G8) ont réaffirmé mardi 15 mars 2011 à Paris leur soutien à Alassane Ouattara et évoqué la possibilité de « nouvelles sanctions » à l'égard de « ceux qui font obstacle à une solution pacifique ».

Le G8 appuie les conclusions de la commission des chefs d'État de l'Union africaine, qui a confirmé le 10 mars considérer Alassane Ouattara comme le président élu de Côte d'Ivoire. C'est ce qu’a déclaré à la presse le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, dont le pays assure la présidence du G8. De son côté, Ahoua Don Mello, le porte-parole de Laurent Gbagbo, a pour sa part appelé au dialogue et la réconciliation.

 

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