A Abidjan en Côte d'Ivoire, le Haut commissariat aux réfugiés a commencé à distribuer une aide d'urgence aux personnes déplacées par les combats. Selon le HCR, 300 000 personnes ont ainsi quitté leurs maisons.
« Nous avons travaillé avec nos partenaires à les identifier, nous avons nous-mêmes des moniteurs qui sillonnent la ville, pour voir où sont les déplacés, quels sont leurs besoins, explique Fatoumata Lejeune-Kaba le porte parole de l'organisation à Genève. C'est ainsi que nous avons planifié l’assistance pour un premier groupe de 25 000 personnes environ que nous allons cibler. Ensuite, il faudra s'adapter en fonction de la situation de sécurité qui va déterminer le cours de nos actions dans les semaines à venir.
La première chose que nous faisons, c’est que nous fournissons des tentes, des couvertures, des nappes, des moustiquaires, du savon, ajoute Fatoumata Lejeune-Kaba. Il y a d’autres organisations qui travaillent avec nous, et qui apportent aussi des médicaments ou des vivres, et nous coordonnons avec d’autres agences humanitaires, pour que chacun puisse apporter ce qu’il peut ».
Mais l'accès à ces personnes est difficile dans certaines zones selon Fatoumata Lejeune Kaba : « Le grand problème c’est d’une part d’accéder aux personnes qui vivent avec des familles plutôt que regroupées dans un site. Mais il y a beaucoup de barrages sur les routes, les combats rend difficile le travail des humanitaires, plus précisement dans les quartiers où il y a de la violence : Abobo, Anyama et Yopougon. Il n'est pas possible d'accéder à tous les quartiers en raison des combats et des tirs ».
Par ailleurs, l'Organisation Internationale pour les migrations (OIM) se prépare à évacuer, dès ce mercredi 16 mars, des centaines de migrants Mauritaniens. Beaucoup se sentent menacés, souhaitent fuir les combats et campent devant leur ambassade à Abidjan depuis plusieurs jours dans l'attente de pouvoir partir. L'ambassade mauritanienne a déjà évacué à ce jour 1 800 de ses ressortissants.
L'OIM vient donc soutenir ces efforts. Jean Philippe Chauzy, porte parole de l'Organisation nous détaille ce plan d’évacuation : « nous allons organiser un convoi d’évacuation avec plusieurs centaines de Mauritaniens, qui ira donc par Yamoussoukro, Bouaké, et qui traversera donc la frontière vers le Mali, pour acheminer ces ressortissants mauritaniens vers la Mauritanie. Et nous pensons que d’ici quatre ou cinq jours, ces personnes pourront arriver en territoire mauritanien. Pour l’instant, il y a environ 400 personnes qui sont enregistrées pour cette prochaine opération d’évacuation et ils sont dans les environs immédiats de l’ambassade de Mauritanie à Abidjan et dans des conditions assez difficiles. Donc, nous apportons notre soutien pour poursuivre ce programme d’évacuation humanitaire ».
Ces Mauritaniens sont directement menacés. « Pour les ressortissants mauritaniens comme pour les ressortissants d’autres pays de la sous-région, le climat d’insécurité et les menaces proférées à l’encontre de certains d’entre eux, contribuent très largement à ce désir de quitter le territoire ivoirien le plus rapidement possible », ajoute Jean Philippe Chauzy.
Selon l'ambassade de Mauritanie, environ 10 000 Mauritaniens vivent et travaillent à Abidjan, 40 000 sur l'ensemble de la Côte d'Ivoire.