Côte d'Ivoire : les ex-rebelles nient toute implication dans les tirs de Yamoussoukro

La Côte d'Ivoire était, ce vendredi 11 mars 2011, toujours sous haute tension, avec des tirs dans la nuit près de la capitale Yamoussoukro et dans Abidjan, alors que l'absence de solution politique a éclaté au grand jour après plus de trois mois d'une crise post-électorale meurtrière.

A Abidjan, les tirs ont redoublé la nuit dernière, jeudi 10 mars 2011, à Abobo selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Hier soir aussi, des tirs à l'arme lourde ont retenti autour d'une position des Forces de défense et de sécurité de Laurent Gbagbo (FDS), au sud de la ville de Tiébissou, une localité tenue par les FDS à la frontière des zones Sud et Nord.

Les Forces nouvelles (FN) qui contrôlent le corridor-Nord de la ville affirment « ne pas être impliquées dans ces tirs qui ont duré de 20h à 23h ». La population de Tiébissou s'est terrée chez elle en attendant la fin des tirs comme nous le raconte ce témoin :

« Hier soir, aux environs de 19 heures, nous étions en ville en train de nous promener, nous amuser et danser partout. Quand soudain, nous avons vu les gens courir côté corridor Sud, c'est-à-dire du côté de la sortie de Tiébissou, en allant à Yamoussoukro. Avec les tirs à l’arme lourde, les gens courraient partout », raconte ce témoin. Il ajoute : « Nous avons vu des gens à côté de nous au centre ville. Les gens aussi, ont commencé à tirer, alors il a fallu rentrer pour éviter les balles. Les FDS ont été attaquées, nous ne savons pas qui les a attaquées. Nous ne comprenons rien. Aujourd’hui, la route Tiébissou, Bouaké, Yamoussoukro est ouverte parce nous voyons les gros cars qui transportent les Mauritaniens qui sont en train de rentrer » .

Par ailleurs, il n'y avait pas de journaux ce vendredi matin dans les kiosques ivoiriens. En pleine nuit les FDS, les Forces de défense et de sécurité ont investi le bâtiment du distributeur de la presse, Edipresse, pour s'opposer à la diffusion des journaux réputés proches de l'opposition. Selon un responsable de la presse ivoirienne, les distributeurs ont préféré cesser le travail, redoutant d'être pris à partie par la population s'ils ne diffusaient qu'une partie des titres.

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