Vingt-huit blessés, et quatre morts, dont une jeune femme de 18 ans. C’est le dernier bilan des affrontements qui ont eu lieu à Treichville, le 8 mars après-midi, selon des sources médicales.
Un rassemblement de femmes du RHDP, la coalition pro-Ouattara, avait pourtant eu lieu dans le calme, en début de journée. Il s'agissait d'une marche en l'hommage des victimes des affrontements d'Abobo, la semaine dernière. Mais en début d'après-midi, au terme de cette marche, un commerçant aurait tiré avec une arme à feu, sans faire de victime, mais suscitant la colère des jeunes du quartier.
C'est ce que racontent de nombreux témoins, comme Karim, un habitant de Treichville : « Les jeunes ont agi en même temps, ils ont commencé à brûler les voitures des Libanais qui étaient à proximité, à brûler d’autres voitures, casser les magasins…C’est là que la garde républicaine est intervenue pour disperser tout le monde. On tirait de partout, n’importe comment. La violence qu’il y a eu à Treichville, les coups entendus, (...), on n'a jamais entendu çà ».
Les forces de l'ordre ont-elles cru à une attaque des rebelles ? Ont-elles profité de la situation pour piller des magasins ? Les jeunes étaient-ils armés de simples barres de fer, ou possédaient-ils des kalachnikovs, comme l'affirment des policiers sous couvert d'anonymat ? Le déroulé exact de la journée reste difficile à retracer, et le point de départ des violences reste flou. Mardi soir, des chars étaient toujours postés dans la ville, mais les coups de feu avaient cessé.
Et ces nouvelles violences interviennent à deux jours d'une nouvelle réunion de l'Union africaine à Addis-Abéba consacrée à la Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara, prévoit de faire le déplacement dans la capitale éthiopienne. Laurent Gbago par contre, le chef de l'Etat sortant, a choisi de se faire représenter.
Sur le plan humanitaire, la situation demeure très préoccupante. Quelque 75 000 personnes ont déjà franchi la frontière libérienne, selon un dernier bilan du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.