Les combats à l’ouest de la Côte d’Ivoire ont fait fuir des dizaines de milliers de civils

La situation est toujours tendue dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. La zone à la frontière avec le Liberia est le théâtre d'affrontements militaires depuis deux semaines, un face-à-face entre les forces armées des Forces nouvelles (FN) et les Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo. Le président sortant a mis la filière cacao sous le contrôle de l’Etat et ne se rendra pas en personne à la réunion de l'Union africaine prévue jeudi 10 mars 2011 à Addis-Abéba. 

Après la prise de la ville de Toulepleu, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, les ex-rebelles des FN, alliés à Alassane Ouattara, se sont affrontés, lundi 7 mars, aux forces armées pro-Gbagbo (FDS) près de Bloléquin, à quelques dizaines de kilomètres de là. Ces combats ont provoqué la fuite de dizaines de milliers de civils.

Faute d'observateurs indépendants sur place (les casques bleus ne patrouillent plus dans la zone), en raison de l'insécurité ambiante et faute d'un réseau téléphonique encore en état de marche, il est très difficile d'obtenir des informations fiables sur la situation militaire à l'ouest du pays. Il faut donc actuellement s'en tenir aux déclarations des deux camps.

Du côté des FN, on assure tenir la ville de Toulepleu depuis lundi et avoir poursuivi l'offensive plus à l'est en direction de Bloléquin. Les ex-rebelles disent être actuellement positionnés à environ six kilomètres de cette localité. Le chef des opérations du Front de libération du grand ouest, une milice favorable à Laurent Gbagbo, confirme que les FN se trouvent dans un village situé non loin de Bloléquin et que des combats ont fait rage lundi 7 mars. Mais d'après lui ses hommes ont reconquis Toulepleu. En fait, le seul point sur lequel les deux parties s'accordent, c'est que la matinée de mardi a été calme mais qu'une reprise des affrontements est inévitable.

Marches à Abidjan

Par ailleurs, à Abidjan, en dehors de quelques tirs sporadiques à Abobo, selon plusieurs sources, la nuit a été calme. Enfin, signalons que ce mardi matin 8 mars à l'occasion de la journée de la femme, des militantes du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ont organisé des marches à Abidjan et dans diverses villes du pays. Ces rassemblements se sont déroulés sans heurts à l'exception de Port-Bouet où les femmes pro-Ouattara ont été dispersées par des étudiants favorables à Laurent Gbagbo.

Et c'est dans ce climat tendu que l'Union africaine a invité Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara à assister, jeudi 10 mars, à une réunion à Addis-Abéba au siège de l'organisation. Laurent Gbagbo ne s'y rendra pas en personne. Mais, selon son entourage, il sera représenté par le chef de son parti, Pascal Affi N'Guessan. Alors, on le voit, le bras de fer entre les deux hommes se poursuit.

A lire: l'appel de Human Rights Watch aux bélligérants

Partager :